L’approche déontologique lors de la restauration de peintures sacrées asiatiques est très différente de celle suivie en Occident. Si les principes de base sont les mêmes (respect de l’histoire de l’œuvre, réversibilité, stabilité et inocuité des produits employés), la réflexion sur les interventions à réaliser ou non diffère.
Les notions de temps, de matérialité et de sacré ne sont pas les mêmes, et il est primordial de garder cela à l’esprit lorsqu’on aborde la restauration d’une œuvre asiatique.
Toutes ces questions peuvent être discutées ensemble lors de l’élaboration du protocole de restauration.
Ma réflexion sur le sujet a été nourrie par plusieurs interventions en Inde, ainsi que l’écriture d’un mémoire sur la restauration d’une œuvre cultuelle indienne.
2018-2019 – Projet en cours. Restauration d’une maison tradditionnelle à Nimmu – Ladakh – Inde.
Refixage des peintures murales, comblement de lacunes et retouche.
2016 – Restauration du temple de Kungri – Spiti – Inde.
Ce temple avait brûlé lors d’un incendie il y a trois cent ans et les moines ignoraient jusqu’à l’existence des peintures murales. Nous avons essentiellement effectué des nettoyages ainsi que des relevés iconographiques afin de déterminer les scènes peintes sur les murs de ce petit temple du XIIIe siècle.
2016 – Restauration du temple de Lachen – Sikkim – Inde.
Plusieurs tremblements de terre successifs avaient fragilisé la structure du temple. Nous avons collaboré avec des compagnons du devoir spécialistes de la pierre sèche en protégeant les peintures murales pendant la consolidation des murs. Nous avons rassemblé, consolidé, reconstitué et reposé sur le mur les fragments de peinture tombés lors des séismes.
2014 – 2016 – Restauration d’une peinture cultuelle composite de l’Ecole de Tanjore – Inde.
Etude et restauration d’une peinture sur toile et bois, réhaussée de perles de verre, d’or et de pierres semi-précieuses.
Il s’agit d’une représentation du Ramayânâ, l’un des textes fondamentaux de l’hindouisme.